dimanche 23 novembre 2008

Article paru le dimanche 23/11/2008

Je vous invite à lire le dossier spécial de La Presse Magazine de ce dimanche (Mag Plus) sur l'architecture du XIX-XXè siècles en Tunisie.

http://www.lapresse.tn/pdf/magazine/2008-11-23_weekend.pdf

J'ai proposé à la journaliste Olfa Belhassine "une promenade architecturale" qu'elle présente aux lecteurs en deux pages (p. II et III).

Bonne lecture.

samedi 31 mai 2008

Exposition collective

Je vous invite à visiter une exposition collective à laquelle je participe en ce moment. Il s’agit de l’exposition annuelle d’Arts Plastiques organisée par la Municipalité de La Marsa (6ème Printemps des Arts Plastiques).
http://www.marsa-arts.com/
Je participe par deux photos : Sans domicile fixe (prise à Béja au Nord-Ouest de la Tunisie-Avril 2007) et Lueur errante (prise à Ghar El Melh au Nord de la Tunisie-Juin 2006).
Sans domicile fixe

Lueur errante

Colloque d'Abu Dhabi

Je viens de rentrer des Emirats Arabes Unis où j’ai participé à un Colloque international sur : « Les héritages culturels dans l’urbanisme et l’architecture au XXIème siècle » organisé par l’Université Paris Sorbonne-Abu Dhabi (Abu Dhabi-Emirats Arabes Unis, Mai 2008). L’intitulé de ma communication était : « Retour aux sources patrimoniales locales dans la ville contemporaine de Dubaï : exemple des tours à vent (barajeel-s) ».

Les maisons du début du XXème siècle sont surmontées de tours à vent (barajeel-s ou aflaj-s), contrepoint frappant à l’étroitesse des ruelles. De ce fait, la caractéristique principale de l’architecture vernaculaire des grandes maisons du noyau historique de la ville de Dubaï est la présence de ces tours permettant de capter des vents plus rapides et moins chargés de sable du désert pour rafraîchir les pièces d’été.
Le barjil est un élément typologique particulier élevé dans d’autres pays d’Orient selon des formes et des modes de construction différents (il se nomme malquaf en Egypte, mangh au Pakistan et badgir en Irak ou en Iran, etc.).
http://emaratalyoum.com/CS/articles.aspx?HeadlineID=11436

Toutes les communications du Colloque seront publiées prochainement par les Presses de L’Université de la Sorbonne Abu Dhabi.

dimanche 20 avril 2008

Mon quatrième partage

En parallèle à mes études, j’organise des expositions photos individuelles et collectives (en France et en Tunisie) et la dernière en date remonte à 2006. Elle a lieu au Club Culturel Tahar Haddad (à la Médina de Tunis), dans le cadre du mois du patrimoine tunisien.
L’exposition avait comme intitulé : « La Tunisie coloniale : un héritage menacé ».
En 2006, la Tunisie avait fêté son cinquantième anniversaire d’indépendance et je voulais attirer l’attention sur l’importance du patrimoine colonial et sur sa fragilité.
Un article a été publié par la journaliste Noura BORSALI le 19 avril 2006 dans la revue « La Réalité » et je vous propose de le lire dans le lien suivant :
http://www.realites.com.tn/index1.php?mag=1&cat=/1110CHRONIQUES/3Nota+bene&art=15265&a=detail1&PHPSESSID=fd6a169186dedbd1cecaad3505f9e497

dimanche 20 janvier 2008

Article n°3

La Tunisie :
un héritage colonial menacé


Les médinas de Tunisie étaient marquées, à travers les siècles, par une œuvre constructive caractérisée par la reproduction d’une même configuration architecturale et décorative avec de temps en temps l’émergence de quelques éléments nouveaux dans le vocabulaire habituel (matériaux, techniques, motifs, etc.). Certains de ces éléments étaient dus à une influence étrangère, plus précisément européenne (essentiellement italienne) dont les prémices remontent au tournant du XVIème et du XVIIème siècles.
Ce nouveau langage se mêlait aux anciens modèles tunisiens et introduisait de nouveaux éléments architecturaux (les vestibules, les patios couverts, les salons ou les salles à manger à l’européenne, les façades monumentales s’ouvrant davantage sur l’extérieur, etc.) et décoratifs (le luxe et la qualité de l’ornementation, des revêtements au sol et du mobilier, etc.) dans certains bâtiments monumentaux édifiés sous les ordres des gouverneurs ottomans de la Régence.

Cette longue gestation d’une œuvre constructive intégrant de nouveaux éléments occidentaux s’accentue avec le début du Protectorat français en 1881 et la naissance de villes coloniales répondant à un principe d’urbanisation régulier. Les villes tunisiennes commencent ainsi à connaître une longue vague constructive réalisée par le savoir-faire d’intervenants (architectes, entrepreneurs, maçons et artisans) de diverses nationalités révélant un important enrichissement artistique et l’apparition de nouveaux styles architecturaux et décoratifs.
C’est donc dans un contexte moderniste et avec l’arrivée des Français qu’un paysage urbain inédit commence à se profiler et que des éléments typologiques nouveaux font leur apparition (façades sur rue richement décorées, vérandas, balcons, etc.) tout en gardant quelques techniques anciennes et des procédés ornementaux du répertoire traditionnel du pays.

Oscillant entre continuité avec un héritage ancien et rupture, entre tradition et modernité, la production constructive en Tunisie de l’époque coloniale témoigne d’un grand renouvellement artistique et de la présence d’influences croisées. En effet, les projets constructifs du Protectorat se partagent une architecture qui s’inspire d’un répertoire occidental (particulièrement français et italien) et une architecture qui fait référence à la tradition locale. Certaines réalisations permettent ainsi d’instituer un prolongement de l’art indigène en se réappropriant ses différents éléments, alors que d’autres reflètent des répliques classiques ou modernes qui reproduisent un nouveau langage affichant une grande adhésion aux différentes formes de l’art occidental.
Cette production constructive, fruit d’une confrontation d’anciens et de nouveaux modèles architecturaux et décoratifs, suit plusieurs courants -tantôt dissociés, tantôt combinés- que nous pouvons regrouper en 5 tendances artistiques selon différentes périodes : le style éclectique (1881-1900), qui se ramifie par la suite en style art nouveau (1900-1920) et art déco (1925-1940) inaugurant les temps de la modernisation sur le territoire de la Régence tunisienne. Parallèlement et dans le même esprit, le style néo-mauresque (1900-1930) et enfin le style moderniste (1943-1947).

De styles éclectique, néo-mauresque, art nouveau, art déco ou moderniste, les nouveaux édifices d’époque coloniale introduisent une œuvre artistique étrangère à la Tunisie musulmane qui se traduit par l’implantation d’une architecture extériorisée, aux façades monumentales et richement décorées. Les constructions s’assemblent dans un mélange de styles caractéristique du pays tout en s’enrichissant les unes des autres et en créant des allures urbaines diverses aux contrastes frappants. En effet, les villes coloniales renferment aussi bien des édifices monumentaux que des édifices modestes faisant référence à des modèles simples.
De ces différents équipements se dégage l’impression d’une certaine harmonie et d’une véritable homogénéité volumétrique. Le tracé rectiligne des artères, l’implantation et le gabarit des constructions confèrent ainsi aux nouvelles villes européennes de Tunisie une régularité dans la forme et l’ordonnancement malgré la grande variété stylistique.

Ces constructions d’époque coloniale présentent actuellement des signes inquiétants de vieillissement et posent de graves problèmes de conservation. La plus grande partie de l’habitat et des édifices publics se dégrade et se trouve donc menacée de destruction. L’indifférence, la négligence, le manque d’entretien et de moyens financiers, les transformations incontrôlées ainsi qu’une forte spéculation foncière risquent de défigurer de manière irrémédiable le paysage urbain des différentes villes tunisiennes et, plus grave encore, participent à la disparition lente d’un patrimoine méconnu et abandonné, pourtant exceptionnel, qui mérite d’être préservé et revalorisé par les autorités publiques, locales et nationales.
Les premières menaces d’importance sur l’architecture coloniale des villes de Tunisie sont apparues dans les années 1980 avec le développement de nouveaux pôles modernes de commerce et de résidence. Les centres villes subissent alors un dépeuplement à cause du maintien d’activités nuisibles, des difficultés de circulation et de stationnement entraînant leur dévalorisation et leur tertiarisation. Ces facteurs favorisent ainsi une détérioration des structures urbaines et une dégradation du bâti colonial.
Assez récemment, l’idée s’est imposée de la mise en valeur et de la sauvegarde des bâtiments coloniaux d’importance majeure. La situation semble donc évoluer puisque, désormais, les villes européennes de la Tunisie indépendante sont considérées par l’Etat comme faisant partie du patrimoine national. Différentes formes d’intervention sont ainsi établies pour leur préservation par les autorités du pays.
Actuellement, quelques monuments coloniaux à grand intérêt architectural sont donc relativement bien conservés et font l’objet d’attentions particulières, alors que le patrimoine ordinaire, sans caractère notable, est toujours menacé. En effet, ce patrimoine colonial est très inégalement préservé et sa conservation dépend essentiellement du marché immobilier. Des actions de rénovation et de réhabilitation sont donc d’une grande nécessité.
Dans ce cadre, quelques bâtiments datant de la fin du XIXème et du début du XXème siècles commencent à bénéficier d’une volonté de classement (Théâtre municipal de Tunis, lycée secondaire de Carthage, gare de Tozeur, etc.) et de protection (immeuble Azerm et immeuble Designi à Tunis, etc.). Cependant, classer ou protéger certains édifices ne suffit pas, il faudrait plutôt créer des secteurs sauvegardés à l’instar des médinas tunisiennes.
D’autres bâtiments font l’objet, durant ces dernières années, de travaux de restauration (Cathédrale Saint-Vincent de Paul à Tunis, Palais de Justice de Sousse, Hôtel de Ville de Sfax, lycée secondaire à Gafsa, etc.) assurés par l’Institut National du Patrimoine et par les Associations de Sauvegarde des Médinas. Des opérations ponctuelles touchent ainsi beaucoup de monuments (églises, sièges administratifs, théâtres et hôtels) suivant des programmes de rénovation ou de reconversion en équipements collectifs et culturels [1]. Ces mesures de sauvegarde sont des interventions coûteuses et l’effort accompli par l’Etat tunisien reste insuffisant ; il attend d’être suivi par d’autres actions privées (nationales et internationales) pour une meilleure considération de cet héritage.

Aujourd’hui, beaucoup de traces de l’époque coloniale ont disparu, tandis que d’autres s’estompent lentement pour laisser place à de nouvelles formes architecturales répondant à des tendances modernistes et de nouveaux décors remplaçant les façades et les devantures des édifices coloniaux, devenues désuètes.
Ces choix actuels se traduisent par une uniformisation du paysage urbain des villes tunisiennes et par une propagation d’un « style international », monotone et inadapté au climat du pays. Nous assistons de plus en plus à la conception d’espaces où toutes les tendances se confondent et où l’architecture des bâtiments, libérée de toute contrainte référentielle, répond aux goûts de commanditaires exaltant leur appartenance au monde moderne (large porte-à-faux, brise-soleil verticaux ou horizontaux, jeu complexe de volumes, grandes baies vitrées, etc.).
L’incitation à une prise de conscience architecturale vis-à-vis de l’authenticité nationale et de la difficulté à intégrer des modèles importés s’impose afin de permettre un meilleur retour en Tunisie aux anciennes traditions constructives et l’abandon des nouvelles tendances. Les tours élevées en verre et en acier seront ainsi compensées par la prolifération de bâtiments contemporains aux décors inspirés des legs colonial et arabo-musulman locaux.



[1] Globalement, la plus importante de ces réalisations est la requalification et l’embellissement de l’espace public principal du centre de la capitale (avenue Habib Bourguiba, avenue de France, les places de la Victoire, de l’Indépendance et du 7novembre).




































Mon troisième partage

Je change de champs de recherches et je publie ce soir un autre article qui est le résumé de deux communications données à Paris en Juin 2004 et en mars 2005.
La première communication a été donnée dans le cadre d’un colloque international sur « Les villes d’Afrique du nord et les villes subsahariennes, sauvegarde du patrimoine mondial » organisé par l’Alliance Internationale de la Cité Internationale Universitaire de Paris, la Revue Madina, l’UNESCO et l’ICOMOS (Paris, Juin 2004) ; intitulé de la communication : « L’œuvre constructive de la Tunisie coloniale ».
La seconde communication a été donnée dans le cadre d’un colloque international sur « Patrimoine urbain et architecture coloniale : entre négation et réhabilitation » organisé par CHSIM-IISMM (EHESS-Paris, Mars 2005) ; intitulé de la communication : « Vers une sauvegarde du patrimoine architectural colonial de la Tunisie »

Cet article a été publié dans la revue Qantara de l’Institut du Monde Arabe (Paris, France) dans son numéro spécial sur la Tunisie en 2006 (n°58).
L’article s’intitule : « Les influences croisées de l’architecture coloniale ».

Je vous signale que ma thèse préparée et soutenue à l’Université de la Sorbonne-Paris IV a porté sur l’étude de l’héritage colonial en Tunisie.

Colloque d'Alexandrie

Je viens de rentrer de l’Egypte où j’ai participé à un Colloque international sur : « The Presence of Italian Architects in the Mediterranean Countries » organisé dans le cadre du projet européen MUSOMED (Alexandrie-Egypte, Novembre 2007). L’intitulé de ma communication était : « Diffusion de l’art déco en Tunisie à travers l’analyse des œuvres de trois architectes italiens : Vito Silvia, Fr. Marcenaro et Giovanni Ruota ».

Le style Art déco a connu une large propagation en Tunisie grâce à des architectes et entrepreneurs italiens. J’ai proposé dans ma communication l’analyse de l’œuvre de trois grands architectes italiens.
Il s’agit de : Fr. MARCENARO (considéré comme l’un des protagonistes du style art déco en Tunisie et auteur des immeubles au n°3 de la rue de Grèce, au n°52 de l’avenue de Carthage et de quelques constructions de la rue Houcine Bouzaïane), Giovanni RUOTA (associé du premier et auteur de l’immeuble Tabone au n°22 de la rue d’Algérie, la villa Zirah et la villa Disegni à l’avenue de Paris) et Vito SILVIA (auteur des immeubles aux n° 19, 20 et 25 de la rue de Palestine et de l’immeuble n°16 de l’avenue de la Liberté).

Toutes les communications du Colloque seront publiées prochainement par les organisateurs.

Mes excuses

Je tiens à m’excuser auprès des visiteurs de ce blog pour cette longue absence.
Je gère plusieurs projets en même temps, en dehors de l’enseignement, et donc je ne peux malheureusement pas écrire tous les jours.
J’étais en Egypte pour la participation à un Colloque qui a eu lieu en novembre 2007 sur l’architecture italienne dans le bassin méditerranéen, puis aux Emirats Arabes Unis en décembre 2007 pour la préparation d’une communication que je présenterai en mai 2008 à la Sorbonne Abu Dhabi dans le cadre d’un Colloque sur l’intégration du patrimoine dans l’architecture contemporaine.
Je termine aussi la préparation de la publication de ma thèse et de quelques articles pour diverses revues.
Par ailleurs, je remercie tous ceux qui m’écrivent des mails pour demander des précisions, échanger certaines idées ou simplement m’encourager.
A travers ce blog je fais la connaissance de plusieurs personnes partout dans le monde et donc je ferai mon possible pour ne pas couper les ponts du dialogue.